Connaissez-vous le tétras lyre (Lyrurus tetrix) ?

Oiseau emblématique des Alpes, le tétras lyre possède un plumage remarquable. 
Les nuances noires et bleutées des plumes du mâle sont mises en valeur par les tâches et les barres blanches présentes sur les ailes. Des caroncules (excroissances charnues rouge vif, comme on en trouve chez le coq domestique) ornent le haut de la tête.

Les plumes externes de la queue sont incurvées et lui donnent une forme qui évoque celle de la lyre, dont l'oiseau tire son nom. Comme la face inférieure des ailes, la queue est d'un blanc immaculé.  Les pattes, courtes, sont ornées de petites plumes.

La femelle, plus petite et plus discrète, a un plumage brun-roux moucheté de noir et blanc. Sa queue est plus courte et échancrée. 
 
Du haut de ses 45 à 55 cm, le tétras lyre adulte pèse en moyenne 0,8 kg pour les femelles et 1,3 kg pour les mâles. Il peut vivre 6 à 9 ans. 

On trouve les tétras lyres en limite supérieure des forêts de conifères, de 1400 à 2300 mètres d'altitude, à l'interface avec les milieux ouverts. Pour se nourrir, se reproduire et élever ses petits, il a besoin d'une végétation diversifiée, avec des mosaïques de forêts, de prairies, de bosquets, de myrtilliers et de rhododendrons. Granivore et insectivore, il se nourrit de bourgeons, graines, jeunes pousses, feuilles, aiguilles de pins, fruits, insectes et araignées.

En France, l'espèce n'est présente que dans les Alpes. Le département de l'Isère accueille 10 à 15% de la population nationale de tétras lyres, soit environ 2000 à 2500 oiseaux. On peut notamment les observer dans les trois massifs autour de Grenoble : la Chartreuse, le Vercors et Belledonne. 

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 Les parades nuptiales, les combats et les chants 

Pour attirer les femelles, les mâles se réunissent aux mois d'avril et de mai, au lever du jour, dans des espaces dégagés appelés "places de chant", "arènes", ou "leks". C'est ici qu'ils chantent, paradent et combattent. La parade est un mélange de sauts, de postures de provocations, de cris et d'attaques. Le chant consiste en une succession de roucoulements et de chuintements. 

Les poules, quant à elles, passent d'une place à l'autre en restant silencieuses et s'accoupleront avec un mâle dominant.


Ces regroupements de mâles qui chantent et paradent sont également observables à l’automne, aux environs du mois d'octobre. 

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 Survivre à l'hiver 

Pour survivre aux conditions très dures en montagne à cette saison, les tétras lyres limitent leurs déplacements au strict minimum. Ils se protègent en creusant des tunnels dans la neige, semblables à de petits igloos où la température reste légèrement positive. Ils passent dans ces abris la quasi totalité de leurs nuits et la majeure partie des journées en cas de mauvais temps, pour économiser autant que possible leur énergie et se protéger des prédateurs. S'ils ne sont pas dérangés, ils restent abrités près de 22 heures par jour, ne sortant qu'une heure à l'aube et une au crépuscule, pour s'alimenter .

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 Est-il possible de les observer ? 

Les tétras lyres sont extrêmement discrets. Il est possible de les apercevoir perchés en haut d'un arbre ou de les entendre roucouler, mais dans la majorité des cas c'est un envol bruyant qui risque de vous signaler, trop tard, leur présence. 

L'observation durant la période des parades nuptiales ne doit se faire qu'avec une grande prudence, en s'étant bien documenté sur l'espèce et en suivant un protocole précis. L'utilisation de la tente affût est indispensable et il n'est pas envisageable de se contenter d'un filet de camouflage. La tente doit être installée bien avant l'arrivée des oiseaux, au moins une heure à une heure et demie avant le lever du soleil. En présence des tétras lyres, il convient de ne faire aucun bruit ou mouvement perceptible par les oiseaux. Enfin, il ne sera possible de sortir de la tente pour la démonter qu'après leur départ. 

Le respect de ces règles est impératif. Un dérangement à cette période peut conduire les tétras lyres à quitter les lieux et compromettre la reproduction de cette espèce fragile.

 Comment les protéger ? 

En France, le tétras lyre est considéré comme une espèce "NT - quasi menacée". Il est classé parmi les « espèces vulnérables » en Rhône-Alpes .

Quelques mesures permettent de les protéger : 

- Éviter le dérangement hivernal lors de sorties à ski ou en raquettes. En particulier, respecter les zones de protection hivernale qui sont signalées par des fanions ou panonceaux, notamment en Chartreuse, Belledonne et dans le Vercors. L'envol de l'oiseau en hiver l'amène à dépenser une énergie précieuse dans cette période et l'expose à la prédation. 
 
- Au printemps, ne pas perturber la reproduction. L'observation des tétras lyres en période de parades nuptiales implique de rester à distance ou de respecter un protocole précis (voir plus haut). 


- En été, limiter le piétinement des buissons lors des randonnées hors sentiers, pour ne pas mettre en danger les nichées. 

- En toute saison, tenir son chien en laisse lors des randonnées dans la nature.

- Limiter la dégradation du milieu, qui peut être lié notamment à la présence d'installations de loisir (stations de ski) ou au recul du pastoralisme.

- Des opérations de débroussaillage ou d'augmentation localisée de la pression pastorale sont parfois menées pour dégager des zones favorables à la reproduction.